La Communauté de communes Creuse Sud-Ouest a porté en 2019 une opération d’inventaire et de nettoyage des macrodéchets sur une petite portion du Thaurion (affluent direct de la Vienne), située en zone urbaine, en raison des enjeux sécuritaires et de pollution de l’eau existants.
En effet, le Thaurion au niveau de Bourganeuf est régulièrement fréquenté par le public (lit et berges) pour la promenade et les activités sportives telles que la pêche (parcours de pêche) et même parfois la baignade. Ayant constaté la présence de nombreux déchets métalliques divers (dont des déchets de guerre déjà découverts en 2012) dans le lit du cours d’eau, une étude a été programmée dans le cadre du Contrat Territorial Milieux Aquatiques Sources en actions (2017-2022). Cette opération d’un montant d’environ 4000 € TTC a été soutenue à hauteur de 80% (taux du 10ème programme) par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, le reste a été supporté par l’intercommunalité.
L’objectif était d’évaluer le niveau de risque existant pour les usagers et la qualité de l’eau inhérent à la présence de déchets. La présence de mulettes d’eau douce protégées a nécessité l’adoption d’un protocole (soumis pour validation préalable à l’Agence Française pour la Biodiversité) et une habilitation spécifique du prestataire retenu (arrêté Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).
L’étude a été réalisée sur un linéaire de 1500 ml, en trois jours de terrain. Deux nouveaux objets de guerres de types obus ont été identifiés et ont nécessité l’intervention de la gendarmerie et du service de déminage. Le travail de prospection méthodique a permis d’inventorier et géolocaliser une grande variété d’objets : canettes de boissons, bouteilles en verre, hameçons/leurres de pêche, nombreux débris métalliques rouillés de tous ordres, éléments plastiques… Parmi eux, quelques objets dangereux et/ou polluants étaient présents : téléphone portable, arme à feu, bouteille d’acétylène dissous, obus, poteaux en béton armé, bidon d’huile, moto, pneu, éléments en acier, ballons d’eau chaude. En parallèle, la récolte/retrait d’environ 200 kg de micro-déchets (petite taille) et d’environ 26 macrodéchets a été faite par le prestataire. Cela a constitué une première action de dépollution non négligeable et permis de traiter les objets les plus dangereux en terme de sécurité pour les personnes et de risque de pollution pour les milieux aquatiques. Plusieurs individus de moules d’eau douce ont également été observés.
Un plan d’actions propose le retrait des macrodéchets accessibles. Il déconseille toutefois de tenter de retirer les objets enfouis pour ne pas déstabiliser les habitats aquatiques. La possibilité d’une mise en œuvre en régie de ces travaux va être réfléchie/débattue avec les communes concernées.
Contact : Peggy Chevilley – responsable.environnement@creusesudouest.fr