Nos actions

Les thématiques traitées

Dans la dynamique des précédents, ce troisième contrat traitera des mêmes thématiques en mettant davantage l’accent sur certaines.

En effet, afin de lever les principales pressions observées sur le territoire et s’adapter au changement climatique, cette nouvelle programmation renforce l’ambition et la mise en œuvre d’opérations relatives aux thématiques « cœur de cible ».
Le budget alloué à ces thématiques cœur de cible est d’environ 3,2 millions d’euros soit 54 % du budget total, ce qui est en accord avec la stratégie du contrat qui identifiait un taux minimum de 50 % du budget « travaux ».

Sources en action se caractérise par le déploiement de suivis scientifiques depuis sa première édition. Dans ce troisième contrat, le suivi s’étoffe par la mise en œuvre de suivis spécifiques à des opérations. Ces nouvelles mesures permettent de préconiser des aménagements et de mettre en évidence l’effet de l’opération.

Les précédents contrats n’avaient pas directement pris en compte les effets du changement climatique sur les milieux aquatiques et les usages liés à l’eau. Des études récentes et en cours (LIFE Eau & Climat, étude Hydrologie-Milieux-Usages-Climat, étude R&D « fonctionnalités hydrologiques des têtes de bassin) ont montré une diminution des débits d’autant plus marquée sur les débits d’étiage (-5% à -10% par décennie sur la période 2000-2019). Ces études projettent, à l’horizon 2040-2060, une diminution non négligeable des débits d’étiage (-30% à -40%) et une augmentation de la température de l’eau (+1,5°C à +2°C).

7 masses d’eau présentent un risque sur la pression « hydrologie » (DCE (Directive Cadre sur l’Eau), état des lieux 2019). Il convient de prendre en considération les perspectives climatiques dans les modalités de gestion des milieux. En plus du changement climatique, les pressions sur l’hydrologie sont nombreuses et accentuent les effets du dérèglement climatique : plans d’eau, régimes artificialisés d’écoulement et dégradation des zones humides… La dégradation des zones humides, milieux naturels qui permettent de stocker l’eau, est engendrée par : le drainage liés à l’activité agricole ou forestière, la transformation en étangs, l’assèchement par recolonisation forestière dans les zones en déprise pastorale…

> Exemples d’actions mises en œuvre : restauration de zones humides et tourbières (dédrainage, désenrésinement, …), gestion des plans d’eau, diagnostic d’économie d’eau dans les bâtiments publics, …

Budget prévisionnel sur 6 ans :
1 313 694 €,
soit 11 % du budget total

Masses d'eau à risque hydrologie et zones humides sur le territoire de Sources en action

Enjeux quantitatifs : zones humides et risque "hydrologie"

Sur les têtes de bassin de la Vienne amont, les petits obstacles sur cours d’eau sont très nombreux (~ 800 selon le ROE (Référentiel des Obstacles à l’Ecoulement)). Cette pression est d’ailleurs la principale mise en évidence par l’état des lieux DCE (22/55 masses d’eau). Ces ouvrages bloquent l’accès à des secteurs à enjeux tels que des zones de pépinières pour la reproduction de la Truite fario.

Concernant les plans d’eau, leur nombre important (~ 1 000), leur caractère artificiel, leur création « récente » (années 60), leur localisation (barrage sur cours d’eau, sur sources, sur zones humides), leur manque de gestion (pas d’équipement pour la plupart et plus d’usage) et les impacts qu’ils provoquent sur la ressource en eau (évaporation), impliquent une attention particulière.

La stratégie initiée dans les 2 premiers contrats, visant à aménager ou supprimer les obstacles, est poursuivie et amplifiée. Au regard des précédents contrats, les aménagements rustiques, moins coûteux et relativement faciles à mettre en œuvre sont encouragés. Les ouvrages abandonnés ou sans usages, ainsi que ceux ayant fait l’objet d’étude préalable sont priorisés.

> Exemples d’actions mises en œuvre : travaux de suppression ou d’aménagement d’ouvrage, sensibilisation et accompagnement des propriétaires.

Budget prévisionnel sur 6 ans :
2 468 667 €,
soit 20 % du budget total

Carte des obstacles et plans d’eau du territoire Sources en action

Enjeu continuité écologique : obstacles et plans d’eau

La gestion sylvicole est une thématique à enjeu sur le bassin de la Vienne amont, peu développée dans les précédents contrats. En effet, 51% du territoire est couvert par la forêt (dont 25% en résineux). Cette couverture forestière est récente (plantation de résineux au cours du XXème siècle), et atteint actuellement son pic de maturité économique. Les besoins changent, notamment du fait du changement climatique, l’objectif est donc de développer une sylviculture soucieuse de la pérennisation de la ressource, de sa valorisation et de la qualité de l’environnement en particulier des milieux aquatiques.

> Secteurs priorisés : périmètres de captages d’eau potable, bordures de cours d’eau ou en contexte de zones humides.
> Exemples d’actions mises en œuvre : sensibilisation et accompagnement des propriétaires/gestionnaires/exploitants forestiers dans les bonnes pratiques de gestion, désenrésinement des bordures de cours d’eau et des zones humides, …

Budget prévisionnel sur 6 ans :
1 226 362 €,
soit 10 % du budget total

Carte des forêts sur le territoire de Sources en action

La forêt sur le territoire

La morphologie est une pression majoritaire identifiée par l’état des lieux DCE (9/55 masses d’eau). En résumé et de manière générale, les dégradations constatées se traduisent par une atteinte à la structure du cours d’eau (profil en long et en travers, connectivités). Outre la présence d’ouvrages et d’étangs et l’exploitation forestière (cf. thématiques continuité et sylviculture), les autres causes identifiées sont : le piétinement du bétail dans le lit mineur et sur les berges et certains travaux hydrauliques (recalibrage, reprofilage, passages busés).

> Exemples d’actions mises en œuvre : travaux de restauration/renaturation du lit mineur, travaux de diversification des écoulements, mise en place d’aménagements agricoles/sylvicoles (mise en défens des berges, aménagement de franchissement, abreuvoir) et sensibilisation des exploitants, entretien/restauration de la ripisylve, …

Budget prévisionnel sur 6 ans :
2 717 625 €,
soit 22 % du budget total

Carte de la pression « Morphologie» sur le territoire de Sources en action

Pression « Morphologie» sur le territoire

Dès sa 1ère édition, le contrat s’est doté de suivis scientifiques adaptés aux milieux et aux spécificités des têtes de bassin de la Vienne. Dans ce nouveau programme, 2 types de suivis seront réalisés :

  • Maintien des sites historiques permettant d’avoir une chronique de données suffisamment longue pour évaluer les effets des actions réalisées sur le terrain (IAM, suivis piscicoles et thermiques)
  • Mise en œuvre de suivis spécifiques à des opérations. Ces derniers sont nouveaux et permettront d’une part, de préconiser les aménagements et, d’autre part de mettre en évidence l’effet des actions (suivis naturalistes (amphibiens, cincle plongeur, moules perlières, …), température de l’eau, piézométriques).

Budget prévisionnel sur 6 ans :
818 484 €,
soit 7 % du budget total

L’un des enjeux identifiés sur le territoire est lié à la pression « pesticides ». Le laboratoire E2Lim (Université de Limoges) a montré la présence de micropolluants organiques (pesticides, pharmaceutiques) et inorganiques dans les cours d’eau de la Vienne amont. Une grande variété de molécules, dont certaines présentes sur les listes prioritaires et de vigilance (ex : Diuron, Atrazine), a été observée, notamment dans les sous-bassins à plus fortes pressions agricoles.

Des opérations visant à réduire l’utilisation de ces produits (conversion en agriculture biologique) ou visant à réduire le cheminement des molécules aux cours d’eau sont prévues (accompagnement des agriculteurs aux bonnes pratiques).

> Exemples d’actions mises en œuvre : animation agricole, accompagnement à la conversion en agriculture biologique, sensibilisation

Carte des pressions liées aux pollutions sur le territoire de Sources en action

Pressions liées aux pollutions sur le territoire

Dans un objectif de poursuite de la dynamique initiée, la communication et la sensibilisation menées dans le cadre du 3ème programme visera en priorité le public, les riverains et usagers mais également les enfants via les écoles et centres de loisirs. En outre, un plan de communication élaboré dans le programme depuis 2011, et mis en œuvre par l’EPTB Vienne, est poursuivi afin de proposer des supports de communication (lettres d’information, site internet, plaquettes, etc.). L’EPTB Vienne assure donc la communication institutionnelle et transversale et les maîtres d’ouvrage porteront leurs propres actions via les outils habituels (bulletins papier, sites internet, etc.) tout en tenant compte de l’identité graphique du contrat. TéléMillevaches continue sa mission, initiée lors du 2nd contrat, pour permettre une meilleure appropriation du programme par les habitants du bassin de la Vienne amont. L’objectif est de proposer d’autres outils vidéo, dans un format plus court.

Pour une prise de conscience collective sur les conséquences du changement climatique et les adaptations nécessaires, la sensibilisation des publics apparaît comme primordiale pour mieux faire connaître les milieux aquatiques et ainsi mieux les protéger. Des actions de sensibilisation des scolaires, péri-scolaires et grand public sont donc réalisées.

L’émergence et le suivi d’actions nécessitent un important temps d’animation de la part des maîtres d’ouvrage, notamment sur les thématiques les plus complexes. Pour réaliser des actions ambitieuses, l’animation est primordiale.

Le contrat Sources en action se caractérise par une co-coordination et une animation générale portée par le PNR ML et l’EPTB Vienne. Les missions accomplies permettent de faciliter la cohérence du contrat et sa mise en œuvre. Le temps de coordination inclus l’animation de la cellule SIG du PNR de Millevaches et la mise en œuvre de l’outil de suivi des contrats OCARHY (aide auprès des maîtres d’ouvrage, développements et mises à jour…).

> [Communication] Exemples d’actions mises en œuvre : vidéos/mini-films, site internet, production de lettre d’information et de recueil de réalisation.

> [Sensibilisation] Exemples d’actions mises en œuvre : intervention auprès des scolaires, panneaux d’exposition

Budget prévisionnel sur 6 ans :

  • Coordination : 532 728 €, soit 4 % du budget total
  • Animation : 3 624 768 €, soit 29 % du budget total
  • Communication : 195 565 €, soit 2 % du budget total
  • Sensibilisation : 108 501 €, soit 1 % du budget total

Dans le cadre de la mise en œuvre de certaines thématiques, une stratégie foncière est déployée:

  • Forêt

La stratégie de maîtrise foncière de parcelles sylvicoles est prioritairement orientée vers les parcelles localisées dans les aires d’alimentation de captage, les parcelles à proximité de cours d’eau, les boisements humides et les forêts de pente. Les espaces acquis ou gérés sous convention, feront l’objet de plans de gestion écologiques et, si besoin, de travaux d’entretien ou de restauration visant à garantir leur maintien en bon état de conservation et une gestion respectueuse des milieux aquatiques.

  • Zones humides

Les zones humides contribuent grandement au bon fonctionnement hydrologique du territoire. Bien que protégées par la réglementation, elles sont menacées par de multiples usages et restent particulièrement vulnérables. Pour assurer durablement la préservation de ces milieux, il a été jugé opportun de mettre en œuvre une politique de maîtrise foncière (acquisition ou mise en gestion avec un bail à clauses environnementales) portant sur des zones humides, mais également sur les milieux naturels de leurs bassins versants, notamment boisés. Les espaces acquis ou gérés sous convention, feront l’objet de plans de gestion écologiques et, si besoin, de travaux d’entretien ou de restauration visant à garantir leur maintien en bon état de conservation.

Budget prévisionnel sur 6 ans :
655 628 €,
soit 5 % du budget total